Nouvelle publication scientifique Labex CaPPA WP3 : Atmospheric Chemistry and Physics

Trois laboratoires du Labex CaPPA (SAGELOALPCA) viennent de publier des résultats de la première période d’observation intensive (POI-1) de la campagne SHADOW dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics, en collaboration avec le Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques, le Paul Scherrer Institut (Suisse) et l’Institut de Recherche pour le Développement de M’Bour (Sénégal).

Cette étude est la première à présenter une caractérisation chimique des particules submicroniques (PM1) à haute résolution temporelle en Afrique de l’Ouest. Les mesures ont été réalisées à l’aide d’un ACSM (Aerosol Chemical Speciation Monitor, financement CaPPA) pour les espèces non-réfractaires, et d’un aethalomètre à 7 longueurs d’onde pour les composés absorbant dans l’UV et le visible (carbone suie issu des combustions, et fer présent dans les poussières désertiques). La concentration massique totale en PM1 était mesurée en continu par un TEOM-FDMS (Tapered Element Oscillating Microbalance –Filtered Dynamic Measurement System).

Dans le cadre de la campagne SHADOW (SaHAran Dust Over West Africa), la POI-1 s’est déroulée sur une période de trois mois entre mars et juin 2015 sur un site côtier situé à M’Bour à 80 km au sud-est de Dakar. La fin de la saison sèche a permis d’observer des pics courts mais intenses dus à la pollution anthropique, des phénomènes de brises de mer, et des évènements de poussières désertiques (PM10 atteignant 900 µg m−3). La période de transition avec la saison humide a été marquée par l’influence océanique prépondérante des masses d’air chargées en sulfates, tandis que les masses d’air continentales étaient plutôt dominées par les espèces organiques.

Séries temporelles des concentrations massiques en (haut) carbone suie (BC) et fer (Fe) ; (bas) organiques (Org), sulfates (SO4), nitrates (NO3), ammoniums (NH4) et chlorures non marins (Chl) dans les particules submicroniques.

Une étude plus poussée des sources de pollution organique a mis en évidence l’impact des sources de combustion locales (52% des espèces organiques), comme le trafic et la cuisson domestique, mais également une source (minoritaire – 3% – mais hautement problématique en terme sanitaire) liée au brûlage à l’air libre des déchets ménagers dans deux décharges à ciel ouvert. La dernière source identifiée (45%) était à la fois d’origine locale (~1/4) et régionale (~3/4) et due à des processus d’oxydation photochimique favorisée par les fortes températures et l’ensoleillement.

L’étude menée s’intègre dans les travaux du WP3 et fait partie de la thèse de Laura-Hélèna Rivellini.
Lire le résumé du sujet de thèse de Laura-Hélèna Rivellini :
Propriétés physico-chimiques, optiques et identification des sources des aérosols en Afrique de l’Ouest.

Lien vers l’article : https://www.atmos-chem-phys.net/17/10291/2017/acp-17-10291-2017.html

Rivellini, L.-H., Chiapello, I., Tison, E., Fourmentin, M., Féron, A., Diallo, A., N’Diaye, T., Goloub, P., Canonaco, F., Prévôt, A. S. H., and Riffault, V.: Chemical characterization and source apportionment of submicron aerosols measured in Senegal during the 2015 SHADOW campaign, Atmos. Chem. Phys., 17, 10291-10314, https://doi.org/10.5194/acp-17-10291-2017, 2017.